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LA "MYSTIQUE"
DU TRAVAIL SOCIAL
EN COLLABORATION SUR L'INTERNET


Daniel Pimienta, [email protected]
Association R�seaux et D�veloppement (FUNREDES) - http://funredes.org
Avril 2000


Dans le cadre du projet «MISTICA », plus de 200 chercheurs et activistes de 30 pays partagent et organisent, sur l'Internet, leurs réfexions pour savoir comment l’Internet peut avoir un impact social positif en Amérique latine et dans la Caraïbe. Ils tentent de collaborer à distance et de se transformer en un groupe d'action au niveau communautaire, local, national ou régional. Ils tracent et expérimentent collectivement de nouveaux chemins démocratiques pour apporter des propositions originales à propos de ce que devrait être la Société de l'Information dans leur région. De quoi s’agit-il? Pourquoi et comment le font-ils? Quelle pertinence a donc cette expérience pour le futur des autres citoyens?


Pour plusieurs millions de personnes, pour la plupart de ses utilisateurs en fait, l'Internet est un très nouveau (pas plus de cinq an!) téléphone, un peu plus compliqué (puisqu’il faut un PC) mais si graphique et si puissant. Ils s’amusent à regarder des images qui viennent d’ailleurs, surtout des USA. Avec ce jouet moderne ils achètent du bout des doigts, sans quitter leur maison, et ils conversent avec des amis ou des inconnues (ou réciproquement). Avec la fierté du puissant, ils comprennent qu'ils ont dans leur main l'arme définitive de la mondialisation de la société de la consommation et du divertissement. Ils ne sont pas surpris que l'Internet soit né, qu’il ait grandi et qu’il ce soit développé aux États-Unis et trouvent donc complètement naturel que ce média transporte la culture, la langue et les valeurs de ce pays si avancé.


Cependant, pour d’autre milliers de gens, l'Internet, plus qu’une technologie, est un nouveau paradigme sociétal qui devrait transformer positivement les rapports entre les hommes et les femmes dans l'éducation, le travail, la politique et la santé ou avec l'environnement. Ces gens savent que l'histoire des réseaux électroniques n'est pas si jeune (plus de 30 ans !), ni si exclusive des États-Unis. Ils se souviennent de leur militantisme pour « alphabitiser » leurs collègues du monde associatif. Ils se demandent parfois si le résultat de leur enthousiasme n'a pas servi des intérêts différents de ceux qui ont motivé leur désir de construire une société plus juste ou de faire reculer les barrières de la recherche scientifique. Ils restent convaincus qu'un usage mûr, approprié et innovateur de cette technologie pourrait encore faciliter l’émergence d'une nouvelle utopie sociale.


Toutefois, ce groupe a perdu ses certitudes pendant qu’il devenait minoritaire après avoir été pionnier, et il commence à douter (la télévision aussi a eu ses naïfs, n’est-ce pas?) quand il explique: "L’Internet, c'est différent, c'est interactif et la production est à portée de tous !". Dans les pays du Nord ils s’engagent dans les réseaux communautaires et citoyens et créent des groupes de pression politique qui coordonnent à distance les protestations de Seattle. Dans les pays du Sud, ils/elles sont intellectuel(le)s ou activistes et ils/elles luttent pour faire de l'Internet un outil pour le développement et la croissance de leurs pays (comme dans "MISTICA") ou, à l’extrême, une arme de lutte sociale (comme à Chiapas).


Comment ces minorités seront-elles capables de s’opposer, à travers l'Internet, à la logique implacable d'une globalisation économique qui transforme l'être humain en consommateur anglophone et acculturé alors que ce même Internet est l'arme principale d'un commerce (électronique) global qui reproduit et accentue les différences cruelles entre ceux qui ont accès (à la consommation) et ceux qui n'ont pas accès (aux services de base)? Comment pourront-ils orienter les progrès de cette technologie vers le social ? Comment pourront-ils participé à la création de nouvelle forme de démocratie participative à l'intérieur d'un média qui est le théâtre d'investissements gigantesques de la part des puissances qui disposent les péages, les parkings, les restaurants, les "shoppings centers", et autres "malls" de l'autoroute de l'information? Seront-ils capables de trouver des propositions alternatives d’utilisation de l'Internet et d’y trouver les réponses à tant de problèmes que l'humanité a pu se fabriqué?


Le projet MISTICA1 (Méthodologie et Impact Social des Technologies de l'Information et Communication2 en Amérique) est un exemple original des expériences qui apportent des réponses à ce défi. Au delà de la thématique sociale, MISTICA s’engage dans la construction de nouvelles modalités de communication communautaire: comment mettre en contact à distance des personnes avec des langues, des cultures et des niveaux d’accès à la technologie si différents? Comment appartenir à plusieurs communautés virtuelles sans être noyé sous la surabondance de l'information? Comment intégrer la radio avec l'Internet pour servir des communautés sans téléphone?


Après avoir travaillé à distance en plénière, une partie du groupe s’est réuni à Samaná, en République Dominicaine, pour tirer l’essence des réflexions collectives en essayant de maintenir le reste de la communauté au courant des discussions, au moyen des TIC, avec des méthodes originales d'articulation entre l'expression orale interactive avec l’écrit asynchrone. Ils ont quitté leur tour d’ivoire et ont invité les gens de la rue à partager leurs réflexions et découvrir que les « experts » travaillent sur des thèmes tout à fait relevants de leur quotidien. Ils ont du surmonter le défi de parler des promesses de l'éducation à distance à une centaine de personne dont moins de dix seulement avaient déjà eu une «expérience virtuelle»…


La "communauté virtuelle MISTICA" s’est dotée d'une panoplie d'instruments pour Sortir fortifiée, individuellement et collectivement, par cette expérience et être capable d’influencer sa réalité sociale immédiate. Ils s’appellent «communauté virtuelle » parce que, partant d'intérêts partagés, ils maintiennent une conférence par courrier électronique où il est possible de lire les contributions en espagnol, français, anglais ou portugais.


Tout qu’ils ont dits ou fait, en partant des discussions sur le rôle de l'Internet dans la grève de l'Université Autonome du Mexique, jusqu'à l'appel à publication pour la première d'un magazine sur la Ville Numérique, en passant par les considérations sur la façon correcte d’éviter le sexisme dans le courrier électronique, a été conservé dans le web pour maintenir informé, en totale transparence, le public des progrès et des difficultés rencontrées.


Un nouveau concept de «transparence active» a été inventé: une attitude volontariste pour donner accès à toute l'information produite. Cela soulève des besoins complexes de structuration de l'information et de ses chemins d’accès de manière à éviter que l’abondance ne finisse par rendre la transparence opaque! En conséquence, les documents partagés sont organisés dans une bibliothèque publique sur l'Internet qui grandit et va devenir un centre de documentation de référence, une base de données sur la thématique de l'impact social de l'Internet dans cette région.


Cette communauté a sélectionné, avec des procédures collectivement acceptées, quelques expériences concrètes, basées sur les idées qui ont surgit en son sein et qui peuvent servir de modèle de ce qu’on peut faire avec l'Internet. C'est ainsi que deux groupes indigènes s’organisent pour utiliser l'Internet dans la défense de leurs droits. Des jeunes démunis de la ville de Valera, au Venezuela, se voient offert l’accès à l'Internet dans des centres communautaires où non seulement le prix de l'accès est à leur portée mais en plus ils reçoivent la formation nécessaire. Au Nicaragua, un système basé sur l'Internet est développé capable d’informer et de former les citoyens au sujet des services publics, et de canaliser leur voix vers les institutions responsables. En Argentine, un mouvement qui travaille à la défense et la promotion des droits des enfants se trouve consolidé. Au Brésil, de sont des professionnels de la santé qui s’organisent collectivement autour de l'Internet . Tous ces efforts ont en commun la préoccupation pour l'impact social et le travail en collaboration sur l'Internet. Ils partagent tous une vision qui unit la recherche et l'action à l'intérieur d'une cadre de démocratie participative où l'Internet est un instrument de progrès social.


Chaque avance de l'expérience MISTICA fait l’objet d'une évaluation détaillée de la part des participants, ce qui permet à la coordination de modifier dynamiquement l’architecture de l'articulation d'une collectivité qui doit penser et agir d’une manière innovatrice. C'est, sans aucun doute, une expérience inédite et pour cette raison elle est soumise à une évaluation continue. A l’instar de la transparence, cette volonté d’évaluations répétées apportent de nouvelles exigences afin que les leçons tirées soient présentées de manière claire et pédagogique…


Comment cette «Mystique du travail collectif » sera-t-elle capable de changer un monde où les facteurs économiques prédominent et plus spécifiquement un espace où ces facteurs sont si puissants?


Dans la mesure où les femmes et les hommes qui constituent cette communauté apprennent à travailler ensemble, dans le respect de leurs différences et avec une ferme conviction des idées de bases qui les unissent. Chacun et chacune alors aura construit son propre monde où la communication, et l'Internet en particulier, sont les ferments de la consolidation du groupe dans le respect de la diversité et du pluralisme des idées et des cultures. Pas seulement une arme pour l'expansion du mercantilisme...



L'autoroute de l'information, comme le chemin du poète Machado, se construit en marchant!
MISTICA est une nouvelle route expérimentale qui reflète démocratiquement
les itinéraires d’un groupe de personnes curieuses et disposées à partager.
Ou donc terminera ce parcours virtuel?
Si cela vous rend curieux, allez donc le suivre sur la Toile: http://funredes.org/mistica.


1 Le projet est coordonné par une association sans but lucratif, FUNREDES qui conjugue “réseaux” et “développement” obstinément, depuis 1988, bien avant que la mode se soit emparée du phénomène. Le projet reçoit le soutien du Centre International de Recherche pour le Développement, une agence du gouvernement canadien qui a une longue trajectoire d’appui aux recherches appliquées au développement dans la région. Il a également le soutien de la Fondation pour le Progrès de l'Humanité, une association suisse qui réfléchit sur le futur du monde et a suscité l'Alliance pour un Monde Solidaire et Responsable.


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Dernière modification : 08/05/2000